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MIDI LIBRE 28/10/2009

Deux heures dans le secret du jazz de Steve Coleman

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Photo Sylvie Cambon


MUSIQUE : Hier à Montpellier, trente musiciens ont suivi la "master class" du saxophoniste. Il est l'invité des 30 ans du Jam ce soir et demain

Ils n'ont pas tout compris mais les propres musiciens de Steve Coleman le reconnaissent : il est difficile à suivre.
Depuis la fondation du mouvement M-Base dans les années 80, le saxophoniste américain trace sans doute la voie la plus captivante du jazz actuel, d'autant plus stimulante que son accès est ardu. Avec ses concepts nourris de symbolisme ou de mathématiques, il bâtit des structures rythmiques d'une incroyable complexité. « C'est usant, on sort crevé » , disait une musicienne (parmi les trente participants) à la sortie des deux heures de la "master class" animée hier au Jam, à Montpellier, par cette grosse tête au look de rappeur.
Steve Coleman est un habitué du Jam où, en 2001, il enregistra Resistance is Futile, un important album live, fruit de deux semaines de résidence et quatre concerts dans cette salle montpelliéraine. C'est donc très cool qu'il répondait aux questions des élèves d'un jour, sur les gammes et l'improvisation notamment : « Beaucoup de choses sont combinées et il n'y a pas de façon simple d'en parler, leur répond-t-il . Je suis autodidacte, je ne pense pas en termes de gammes. Si la musique ne dépendait que de cela, ce serait trop facile ! Je travaille constamment à trouver de nouvelles idées et je les joue immédiatement. » Cas pratique : une improvisation du leader rejoint tour à tour par ses musiciens Thomas Morgan (contrebasse), Jonathan Finlayson (trompette), Tim Albright (trombone), Jen Shyu (voix) et Marcus Gilmore (batterie). Même si l'ambiance est à la rigolade, Steve Coleman les garde sous pression en multipliant les exercices rythmiques où les temps se chevauchent, tout en réclamant une attention permanente aux changements harmoniques. « Ils doivent me suivre intellectuellement » , dit Coleman au terme d'une longue variation autour du standard All the Things You Are.
La musique coule du saxophone de Coleman en torrent et, quand on la saisit, elle est déjà partie ailleurs. « Il faut se relaxer pour que tout devienne automatique. C'est comme un état méditatif. » Expliqué comme ça, ça a l'air facile.
Les 30 ans Après Niels Peter Molvaer et Mike Stern, le Jam continue de fêter ses 30 ans en invitant Fanga (5/11), Les Voix liées (13 et 14/11), Larry Carlton (18/11), Wayne Lavallee (19/11) et une soirée Brésil avec Marcio Faraco (21/11).

Eric DELHAYE

Mike Stern : rock on stage !

JAM, Montpellier (34), 22-10-09
Mike Stern (g), Randy Brecker (tp), Dave Weckl (dm), Chris Minh Doky (elb, b)
Il aime venir au JAM, le répète, et après 5 passages dans la salle de concert de l'excellente école montpelliéraine, le public le lui rend bien. Du gros rock, puissant, appuyé par une rythmique terrible, a enflammé une salle pleine à craquer.
C'est moins policé que sur son dernier opus "Big Neighborhood" au concept un peu brouillon avec la pléiade d'invités qui le compose et la diversité des répertoires visités.

Des riffs à la Deep Purple des bons jours, une reprise de Hendrix, l'homme à la Yamaha s'installe dans une musique binaire qui fonctionne à merveille. On en est même surpris quand Randy Brecker surgit de l'ombre pour poser un phrasé toujours juste et subtil, après la grosse guitare de Mike Stern ! Les deux s'entendent parfaitement, jouant souvent à l'unisson, fruit d'une collaboration intermittente mais fructueuse qui date de plus de vingt ans. Ils sont bien aidés par un Dave Weckl, époustouflant, qui a définitivement rangé au placard ses démonstrations parfois rébarbatives de ses albums solos des années 90, pour laisser place à un jeu très appuyé, sans fioritures, et très complice avec Chris Minh Doky. Le bassiste alterne contrebasse et basse électrique avec une aisance aussi déconcertante que les soli de Dave Weckl sur son gigantesque set de batterie. S'il est sobre dans la rythmique, le batteur n'en est pas moins démonstratif lorsque les projecteurs sont braqués sur lui, à mains nues, aux balais ou aux baguettes.

Mike Stern aligne les notes avec un son plus gras qu'à l'accoutumée, une attaque de corde rageuse qui rend difficile la position assise à un public de connaisseurs, nombreux à venir se faire photographier à la fin du concert aux côtés du guitariste du Miles Davis des années 80.

Mike Stern vient d'enregistrer avec Steve Vai et Eric Johnson car « c'est quand même autre chose que les guitaristes de jazz », dit-il avec le sourire de celui qui vient de vendre des dizaines de disques dédicacés en fin de concert, alpaguant le spectateur tel un bonimenteur de foire. « C'est bientôt Noël, pensez à votre grand-mère ! » répète t-il à l'envi.

Sur scène le 23 octobre à St Gaudens (Jazz sur son 31) et le 3 novembre à Nice, Mike Stern nous dit « vouloir tourner et faire plaisir au public » et n'a pas d'autres projets en tête pour l'instant.

La prochaine star qui viendra fêter les 30 du JAM n'est autre que Steve Coleman, qui revient mercredi 28 octobre dans l'école où il avait enregistré "Resistance is Futile" en 2002 et donné moult masterclass. À suivre

Benoît Guerrée (Jazz magazine web)

Au Jam,

L'aurore boréale avec Nils Petter Molvaer

Entrée religieuse orientale, dans l'obscurité. Comme une lente chevauchée en steppe glacée, le trompettiste Nils Petter Molvaer a entraîné le Jam dans un concert envoûtant. Étonnant. Fusion de trompette, percussions, guitare et électronique plus vidéo. Le spectacle était total, tous les sens mis en éveil. Montée en intensité, la batterie trace la route, Nils Petter Molvaer chante dans le cornet de sa trompette, la pellicule, derrière lui, brûle. Main sur l'ordinateur, il triture les sons. Inspiré. Concentré.

Le public ondule, en rythme, suit le trio qui fait danser la musique, réchauffe les cœurs. Les connaisseurs sont ravis, les profanes esbaudis. Pris dans un univers onirique poétique d'exception. Où le trompettiste psalmodie. Chaque note posèe précisément, chaque écho maîtrisé. Avec Fiction, dernière création, le trio provoque un effet aurore boréale, avec explosion de sons, d'impressions. Vient ensuite une berceuse comme un rêve qui s'étire. Le guitariste joue son instrument à l'archet et le batteur saisit une cymbale qu'il fait sonner jusqu'à rendre vivant le battement d'ailes du papillon. Tout s'enchaîne, file. Musique riche et en même temps limpide. La course effrénée, effet électrocardiogramme, du trio norvégien met l'esprit dans un drôle d'état. Presque hallucinatoire. Les images vibrent et s'inspirent en direct de leur jeu, parfois cubiques, parfois BD genre Bilal, en noir et blanc ou en volutes dorées. Le temps n'a plus de prise… Et quand le concert se finit, nul ne bouge dans la salle pour retenir l'intensité des impressions.

Camille-Solveig FOL

FESTIVAL RADIO FRANCE                                    

Jam Les talents du Sud s’invitent au domaine d’O

 

Voilà quatre ans que le Jam (Jazz action Montpellier), l’école de jazz et salle de concert de Montpellier, concocte une programmation jazz qui se glisse juste avant les soirées proposées par France Musique dans le cadre du Festival de Radio France. Les deux scènes installées au domaine d’O sont juste séparées de quelques mètres : celle de Jam est sous la pinède et celle de France Musique dans le grand amphi d’O. Le jazz est certes leur bannière commune mais chaque organisateur prépare son programme dans son coin. Xavier Prévost, producteur des concerts de France Musique,
mise sur des artistes nationaux ou internationaux qui ont déjà une notoriété. Jean Peiffer, directeur du Jam, dont les concerts débutent à 20 h 30, veut lui faire entendre du jazz régional.
« Aujourd’hui, on a fait passer quasiment tous les groupes de la région sur cette scène, estime Jean Peiffer. Les formations invitées ont le plus souvent déjà joué chez nous ou sinon ce sont des groupes que l’on a vus ailleurs et que l’on a aimés.
  Le duo Scotch et Sofa chantera sous la pinède du Domaine d’O, ce vendredi, à 20 h 30.
Le jazz que nous sélectionnons ressemble à celui que nous accueillons toute l’année au Jam, c’est-à-dire un jazz plutôt convivial ».
Regroupés sous l’intitulé "Les talents Sud de France en concert", les musiciens qui se produiront sur la scène du Jam seront donc avant tout des locaux (ou presque). Ainsi, c’est avec la classe funk des élèves du Jam (Jam’funk n’groove) que s’ouvre ce soir ces "apéritifs" jazz. Puis  suivront Mezcal jazz unit, Atipa, Louis Martinez trio, Renza- Bô… Ou encore le duo Scotch et Sofa (notre photo).

Mais, cette année, Jean Peiffer a innové, étendant le Sud e la France jusqu’à Barcelone, puisqu’il a invité le trio espagnol Munir hossn project. « On les connaît, indique le directeur du Jam. Et puis on
avait envie de créer des liens avec Barcelone, où il se passe pas mal de choses. » L’année prochaine, le Jam ira-t-il cher cher ses talents du Sud de la France jusqu’en Italie ? _

Mireille PICARD
Midi Libre Mercredi 15 juillet 2009

MIDI LIBRE Édition du lundi 29 septembre 2008

Les crédits promis par l'État se font attendre

Ce devait être la grande affaire de l'année 2007 pour le Jam : les travaux d'extension de son école de musique allaient débuter en mars. Las, plus d'un an après, le premier coup de pioche ne paraît pas être imminent. Pourtant, tout semblait se présenter sous les meilleurs auspices avec l'accord donné en 2006 par la Ville, le Département, la Région et l'État, via son représentant sur place, la Drac.
Tous unanimes pour aider le Jazz Action Montpellier à financer, à côté de sa salle de concert, l'aménagement d'un véritable hall d'accueil pour les deux cents élèves, la création d'une salle de cours théorique supplémentaire et de quatre boxes de répétition. Les 484 000 € nécessaires allaient donc être débloqués, les trois collectivités locales faisant illico voter leur part dans leur budget respectif.
La Drac, direction régionale des affaires culturelles, ne s'est pas précipitée pour engager les 120 000 € promis. Et, profitant de l'inspection demandée par le Jam pour obtenir l'agrément national École de musique, le ministère a conditionné l'octroi des crédits aux conclusions de ce rapport.
« L'inspecteur est venu en mai 2007 et nous avons eu ses conclusions en mai 2008 », annonce le directeur, Jean Peiffer, qui livre les dites conclusions : « Elles indiquent que le Jam a compétence pour assurer des formations mais qu'accorder le label du ministère serait trop précoce en raison, notamment, des travaux d'extension qui doivent être menés. » À l'heure des réductions drastiques dans le budget de l'État, le Jam ne croit plus guère au coup de pouce financier de la Drac. La Ville, le Département et la Région ont certes maintenu leurs subventions mais les sommes prévues ne suffiront pas à mener à bien le projet tel qu'il était envisagé. D'autant, qu'entre-temps, le prix de la construction a sérieusement augmenté.
Il faudra maintenant attendre 2009, et la venue ou non d'autres partenaires, pour savoir si l'extension aura bien lieu et dans quelles proportions. Des contretemps qui n'entament en rien le moral de ces défenseurs du jazz, qui proposent une saison éclectique aux forts accents de musique du monde (lire programme, ci-dessous).

M. PICARD

Musique
Ba Cissoko cultive ses racines guinéennes

Calebasse calée entre les jambes, Kon Kouré est installé au sol. A côté de lui, Kourou Kouyaté accorde sa basse. Bien isolés phoniquement dans un coin du studio Lakanal, ils ne voient guère, derrière leur cloison mobile, Ba Cissoko le chanteur, Abdulaï Kouyaté à la guitare acoustique et Sékou Kouyaté avec sa kora. « Ça tourne », indique le sonorisateur Pierre Vandewaeter après que les musiciens se sont accordés. Doté chacun d'un casque sur les oreilles qui leur permet de s'entendre mutuellement, ils se lancent dans l'interprétation de Mambo, un des douze titres du prochain album du talentueux groupe guinéen Ba Cissoko. Ils ont tellement l'habitude de jouer ensemble que l'entente est parfaite. Tout est fluide. Ils feront tout de même une seconde prise.
Après avoir réalisé leur maquette à Marseille, c'est donc à Montpellier que Ba Cissoko et ses musiciens enregistrent depuis lundi leur troisième album. « Pierre nous a été recommandé par un sonorisateur d'Arles avec qui j'avais fait le premier album et dont j'avais beaucoup aimé le son », explique Ba Cissoko. Le groupe est ici jusqu'à dimanche pour achever ce disque nommé Séno, ce qui signifie agriculture en malingue. « Ce titre, c'est un hommage à ma grand-mère qui cultivait du riz. Une grand-mère quim'a beaucoup appris, y compris à chanter », explique ce descendant d'une famille de griots qui chante également en peul, en soussou, autres langues de Guinée-Conakry, et un peu en français. Les racines musicales de cet opus sont bien sûr africaines. D'autres influences se mêlent : rock, flamenco, reggae, musique cap-verdienne...
Hier, sept titres avaient déjà été enregistrés. Bon nombre de solos de musiciens sont encore à graver. Le disque sortira en octobre. Le groupe viendra le présenter au Jam, le 14 novembre.

M. PICARD

MIDI LIBRE mercredi 30 janvier 2008

Lundi soir, au Jam, Mouss et Hakim (Zebda) présentaient leur projet

Origines contrôlées :

« Des Chansons de France »

ENTRETIEN

Qu’est-ce qui motive le projet Origines contrôlées, consacré aux chansons anciennes de l’immigration algérienne ?
Mouss Amokrane : Depuis quatre ans, on a créé à Toulouse le festival Origines contrôlées, autour de la mémoire de l’immigration et de la colonisation. Il était temps de faire un album de chansons de l’immigration algérienne, sauce toulousaine.
L’idée est de dire : ce patrimoine existe, mettons-le au pot commun. De même, il y a des langues de France, l’arabe et le kabyle en font partie.

Que nous apprennent ces chansons sur cette première vague de l’immigration et sur la période dite de l’entre-soi ?
Elles expriment la souffrance de l’époque : on subit en espérant des jours meilleurs et on le fait entre-soi. La réalité est aujourd’hui très différente. Il n’y a plus de communautarisme.
Le danger n’est plus dans l’entre-soi mais plutôt dans cette rupture que peut provoquer, chez les jeunes des quartiers autant que chez Nicolas Sarkozy, une identité fantasmée.

Le concept d’identité nationale est-il donc dangereux ?
Oui parce que, même s’il n’y a pas de problèmes d’intégration, la désintégration, elle, existe. Quand on parle d’identité nationale, on nous dit : vous en faites partie ou vous n’en faites pas partie. Or, une identité est en mouvement et les flux migratoires ont toujours influencé l’identité française : le musette est, par exemple, né de la rencontre d’accordéonistes italiens et de bougnats auvergnats en banlieue parisienne.

D’ailleurs, ces chansons nous parlent comme faisant déjà partie de notre patrimoine.
C’est ce qui est passionnant en tant que musiciens. On se rend compte qu’elles font partie de l’histoire collective. Ce sont des chansons de France.

La transmission, c’est la clé ?
Il y a cette dimension héroïque que l’on ressent à l’égard de nos parents et qu’on a besoin de transmettre à nos enfants : ça part d’une description de ces gens qui n’étaient pas soumis, qui n’étaient pas très instruits mais cultivés.

Vous opposez ainsi le principe d’empreinte culturelle à celui d’empreinte génétique.
La réflexion est globale face à une idéologie de droite. A l’empreinte génétique, stigmatisante, j’oppose l’idée que notre famille est constituée par les gens avec lesquels on grandit. Je défends donc le droit du sol, je suis républicain.

À Toulouse, vous soutenez la liste LCR-Motivé-e-s alors que votre ami de Zebda, Magyd Cherfi, figure sur la liste PS.
Je ne partage pas ce choix. C’est un peu un abandon du combat, c’est se ranger du côté des "costume-cravate".

Alors, que devient Zebda ?
La parenthèse a été une respiration salutaire pour tous. Mais on évoque sérieusement l’idée de refaire un album. _

Recueilli par Eric DELHAYE

 

Retrouvez Origines contrôlées en concert : 
en mai à Montpellier, au festival Arabesques, 
puis en juillet à Mèze, au festival de Thau

L’énergie de Mouss et Hakim

 « Ça va bien ? », demande Hakim, avec son bel accent toulousain, en arrivant sur scène. Ça allait même très bien, lundi soir, au Jam, pour le concert acoustique offert par Origines contrôlées. Mouss et Hakim Amokrane, chefs de file de cette formation réduite pour l’occasion à six personnes sous mode acoustique, ont de l’énergie à revendre, un beau sourire généreux et un formidable répertoire algérien de 1940 à nos jours à partager. Usant de pédagogie pour expliquer pourquoi ces chansons, qui sont les chanteurs…, les frangins et leurs musiciens (Jean-Luc Amestoy, accordéon ; Julien Costa, cajon ; Rachid Benalloua, flûte et mandole ; Manu Vigourous, guitare) ont livré, pendant près de deux heures, en arabe, en kabyle et un peu en français, les chants de leur enfance. Certains airs parlaient à nos oreilles, on a même eu droit à quelques tubes, tel Adieu la France, et à une version passionnante de Quisas en arabe. Pourtant, malgré les rythmes entraînants et la volonté de Mouss de faire participer l’assistance, les spectateurs, à quelques exceptions près, sont restés (trop) sages, bien calés dans leurs fauteuils. Il a fallu attendre la toute dernière chanson du rappel pour qu’enfin l’auditoire se lève et gigote un peu. En tout cas, le pari était gagné : à l’applaudimètre, le groupe avait emporté l’adhésion du public.

M. PICARD

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Midi Libre 4 septembre 2007

Le Jam lance sa saison et les classes de groupe

Il y a bien quelques dossiers qui demandent encore à mijoter mais la saison 2007-2008 du Jam, école de musique et salle de concerts, laisse déjà échapper le fumet de quelques nouveautés. A commencer par la section enseignement.

« Nous montons trois classes thématiques pour jeunes musiciens confirmés, sous la responsabilité de groupes professionnels, annonce Jean Peiffer, directeur. Chacune accueillera sept à huit musiciens. La première concernera les musiques métissées. Elle sera animée par les Boukakes. La deuxième, les musiques de l'Est avec Taraf Goulamas, la troisième, les musiques modernes du désert subsaharien avec Safi. »
Jean Peiffer voit plusieurs avantages à cette nouvelle formule. « C'est du concret », s'engage-t-il. D'abord, le contact de jeunes talents avec des professionnels. Ensuite, une possibilité d'assurer les premières parties des "grands frères". Enfin, pour les musiciens professionnels, le partage de l'expérience, le contact pédagogique et la recherche d'idées pour l'élaboration d'un répertoire. Ces trois thèmes qui peuvent, pour certains, être éloignés du jazz ne le sont pas pour le directeur. « Ces musiques sont des jazz actuels », estime-t-il. Le volet enseignement vient compléter un enseignement musical classique et les classes d'ensemble dédiées à la salsa, au jazz créole, au funk'n groove ou encore au a capella.
Autre projet : le rapprochement avec le conservatoire pour la finalisation d'un enseignement spécifique des jazz débouchant sur un diplôme reconnu au niveau national. « Cela n'existe pas. Ce serait formidable pour les élèves », reconnaît le directeur.
L'avancée de ce dossier dépend de la réorganisation enclenchée au niveau national. Et du lancement des travaux d'agrandissement et de réhabilitation du Jam. Annoncé il y a près de deux ans, le dossier tarde encore du fait d'hésitations administratives de la part de l'État. Les crédits n'ont pas été engagés et grippent les travaux. En plus, ils sont maintenant conditionnés à la présentation d'un rapport d'inspection du ministère de la Culture concernant l'attribution d'un agrément national école de musique dont les résultats seront connus au plus tôt dans le courant 2008. « Cette attente fragilise notre budget car nous avons financé les études des travaux. Elle nous oblige à faire attention sur la programmation de la salle de concerts. Mais nous avons bon espoir. »
Un mot qui convient parfaitement pour le renforcement des relations entre le Jam et l'association Continuum, anciens frères ennemis. Pour la deuxième année, ils coproduisent les Chemins des Master-classes. Continuum et ses musiciens de renommée internationale utilisent son carnet d'adresses pour booker les stars du jazz français. Trois concerts ont ensuite lieu au Jam et dans deux villes du cœur d'Hérault.. En attendant la première d'entre elles, c'est le public qui va mijoter.

Christophe Gayraud

Rencontre Steve Coleman, le souffle d'une foi en soi

 Midi Libre  février 2007

Le tortueux saxophoniste américain a deux dons. Entre autres, et apparus évidents hier après-midi, au Jam. Celui de maîtriser les rythmes composés les plus complexes et de les injecter dans des improvisations ou des compositions déroutantes. Et la faculté de parler sa musique de la manière la plus Simple. Lors d'une de ces rencontres rares dont on boit chaque mot, Steve Coleman s'est adressé à un parterre (un peu restreint) d'élèves de l'école de jazz. Sous forme de questions réponses, où la timidité a rapidement cédé la place à la complicité, il a évoqué ses débuts, « trop tardifs à mon goût, à 14 ans », son mentor, le sax ténor Von Freeman, sa rencontre avec le jazz en allant écouter et voir des musiciens jouer dans des sessions aventureuses à Chicago, sa ville, davantage que sur disque, le culot d'oser également, même sans d'énormes bagages techniques. «J'ai appris à jouer à l'oreille avant de savoir lire la musique », a-t-il avoué.

La discussion s'est ensuite longuement poursuivie sur sa définition de la réussite. «Peu  importe qu'elle soit économique ou non. L'essentiel est de trouver son chemin dans la voie de son choix. C'est la réalisation de son projet qui est essentielle. Davantage que d'écouter les conseils de ses amis ou de son entourage, c'est de connaître l'histoire des gens qui vous ont précédé qui vous permet de prendre les bonnes décisions».

Steve Coleman venait pour la .trojsième fois à Montpellier. Hier, en soirée, son concert affichait archi-complet. Son public attend déjà avec impatience sa quatrième venue.
Christophe Gayraud

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